L’Université Le Lomé Accueille Un Colloque International Sur La Solidarité Afrique-Asie, 70 Ans Après Bandung

L’Université de Lomé accueille depuis jeudi 24 avril 2025, uncolloque international intitulé « Reconstruire le monde, 70 ans après Bandung : Quelle solidarité pour une communauté de destin Afrique-Asie ? ».
Cet événement, co-organisé par le Centre de Recherche Chine-Afrique (CRCA) de l’Université de Lomé, l’Institut d’Études Afro-Asiatiques et Internationales Ouagadougou (AFRASI) du Burkina Faso, l’Institut des Études Africaines de la Zhejiang Normal University en Chine, et l’Ambassade de la République Populaire de Chine au Togo, ambitionne de revisiter l’héritage et les acquis de la Conférence de Bandung tenue en 1955 en Indonésie.
Les travaux de ce colloque ont été officiellement ouverts par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kankan Malick NATCHABA, en présence du Président de l’Université de Lomé et des représentants de l’Ambassade de Chine au Togo.
Un rendez-vous scientifique et diplomatique d’envergure
Réunissant des participants issus de divers horizons, ce colloque accueille en présentiel et en ligne des enseignants-chercheurs et des acteurs sociopolitiques venant de nombreux pays, notamment le Bénin, la Belgique, le Burkina Faso, le Cameroun, le Canada, la Chine, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, la Grande-Bretagne, le Nigeria, le Royaume-Uni, la Roumanie, le Togo, les États-Unis et le Zimbabwe. Une vingtaine de communications sont prévues pour alimenter les réflexions et les débats.
« L’une des richesses de ce colloque réside dans son ouverture disciplinaire, permettant un croisement des perspectives, mais également dans sa volonté de questionner les relations internationales entre le Sud et le Nord, à une époque marquée par des incertitudes diplomatiques », a souligné le Professeur Joseph TSIGBE, président du comité d’organisation du colloque et Directeur du Centre de Recherche Chine-Afrique (CRCA).
La Conférence de Bandung, tenue en avril 1955 en Indonésie, avait rassemblé des dirigeants d’Afrique et d’Asie pour débattre de questions d’intérêt commun. Cette rencontre historique avait marqué un tournant dans un monde alors dominé par la bipolarité de la Guerre froide.
Soixante-dix ans plus tard, le colloque de Lomé se veut une plateforme d’échanges interdisciplinaires, propice à l’analyse des opportunités et des défis actuels, tout en formulant des propositions innovantes pour un partenariat équilibré et mutuellement bénéfique entre l’Afrique et l’Asie.
Dans son allocution, le ministre Kankan Malick NATCHABA a salué les excellentes relations entre la Chine et le Togo, qui ont permis l’organisation de cet événement. Il a également souligné l’importance de ce colloque dans un contexte mondial marqué par des tensions croissantes :
« L’organisation du Colloque international de Lomé tombe à point nommé, à une époque où le multilatéralisme est fragilisé par des dynamiques protectionnistes et des rivalités économiques. Ces tendances menacent l’équilibre mondial, construit au prix de lourds sacrifices et de compromis idéologiques. »
Le ministre a rappelé que les acquis de la Conférence de Bandung restent pertinents, suscitant des réflexions approfondies depuis des décennies, en particulier dans les pays du Sud. Il a également mis en avant les efforts du Président de la République, Faure Gnassingbé, pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique, ainsi que sa volonté de faire de Lomé un pôle de dialogue et de recherche de solutions durables pour un monde plus équitable.
Ce colloque international, en revisitant l’héritage de Bandung, ouvre la voie à des discussions enrichissantes et à des partenariats renforcés entre l’Afrique et l’Asie.
Raphaël