DÉCRYPTAGE DU DÉBAT AUTOUR DU DÉCOUPAGE ÉLECTORAL POUR LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

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Après la publication par le gouvernement du nouveau découpage électoral pour les législatives, certaines voix se sont levées sur les médias pour contester le caractère prétendument inéquitable de la répartition des sièges.

Ledit découpage électoral s’avère plutôt être le fruit des négociations entre les différents acteurs concernés par la compétition politique au Togo.

Les chefs et différents responsables de partis politiques au Togo ont tenu, le 13 décembre 2023, au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires à Lomé, la 12e rencontre du Cadre Permanent de Concertation (CPC).

Les discussions ont porté essentiellement sur le rapport de l’audit du fichier électoral et les préparatifs des élections législatives et régionales de 2024. Ont été aussi abordé les questions relatives au découpage électoral pour les élections législatives.

Le président en exercice du CPC, Me. Pacôme Adjourouvi, a reconnu que le découpage électoral a eu une place centrale dans les discussions du jour, et que des propositions ont été faites, recommandant plus de représentation de tous les territoires du Togo. Cependant, il estime que la tendance serait d’accommoder le critère de la démographie à l’éthique et à la solidarité entre les territoires.

Après publication par le gouvernement, le 08 janvier 2024, du nouveau découpage électoral, certains membres de l’opposition, à travers les médias affirment que le critère démographique n’aurait pas été respecté.

En effet, le processus qui a conduit à l’établissement du découpage électoral actuel a été particulièrement inclusif, l’objectif étant de permettre à l’ensemble de la nation d’être mieux représentée.

Conformément au consensus obtenu, le découpage électoral actuel tient compte de critères à la fois démographiques et géographiques, dans un esprit d’éthique et de solidarité entre les territoires.

En comptant le nombre de sièges par région, on constate que les régions Maritime et des Plateaux, plus densément peuplées, auront chacune 31 sièges (les deux régions combinées occuperont 62 des 113 sièges de l’Assemblée nationale) ; la région Kara, modérément peuplée, aura un total de 19 sièges, et les régions Centrale et Savanes, peu peuplées, auront chacune 16 sièges (les deux régions combinées feront un total de 32 sièges).

Compte tenu de ce qui précède, le nombre de sièges pour la seule région maritime est presque le double de celui de la région centrale ou de la région des Savanes, ce qui confirme que le critère démographique a bien été pris en compte dans le découpage électoral.

Le fait que certains opposants se retournent contre une décision qu’ils ont contribué à prendre s’explique par le fait que la grande majorité des partis d’opposition au Togo n’ont qu’une influence relative dans la région maritime, qui se trouve être la plus peuplée en raison de la présence de la capitale dans cette région.

Ces opposants insistent sur le critère démographique parce qu’ils veulent plus de sièges à se partager. Sinon, dans l’état actuel des choses, certains partis d’opposition risquent de ne même pas obtenir un siège à l’issue des élections, plus parce qu’ils n’ont pas de base électorale avérée qu’en raison du découpage électoral.

Loin de rechercher une meilleure représentation de la nation, leur démarche doit être considérée comme un stratagème pour satisfaire leur désir personnel deconquête du pouvoir