REFORME CONSTITUTIONNELLE AU TOGO: FAURE FRAPPE FORT

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Ceux qui ont passé leur temps à penser que les députés réformateurs, avec à leur tête l’éminent Professeur ANATE Koumealo, en proposant la modification de la loi fondamentale, roulaient pour un pouvoir à vie du président Faure, se sont lourdement trompés. Nombreux étaient ceux qui criaient sur tous les toits, se faisant passer pour des experts constitutionnalistes, que la proposition de loi déposée sur la table du présidium de l’hémicycle n’était qu’un moyen de prolonger le bail du champion du parti UNIR à la tête du pays. Des politiciens autoproclamés juristes, des membres de la société civile et des anonymes, se sont jetés dans cette diatribe sans aucune forme de procès. Sur les ondes des radios locales et les réseaux sociaux devenus l’espace privilégié de débats approximatifs, ces marchands d’illusions et professionnels de la politique de la chaise vide étaient omniprésents. C’est sans compter avec la vision et clairvoyance des réformateurs.

En effet, avec cette nouvelle constitution qui consacre un mandat unique de 6 ans, réduisant les prérogatives du PR en lui laissant qu’un rôle symbolique de représentation, les réformateurs ont donné un véritable coup de marteau à ces analystes de pacotilles. Car, ils sont tous sont passés à côté de la plaque. Aujourd’hui, avec le vote de la nouvelle constitution, il est évident que tous ces oiseaux de mauvais augure ont perdu leur crédibilité et ne pourront plus réussir à vendre des illusions à la population. La population Togolaise n’est pas dupe. Elle est maintenant plus consciente que jamais et comprends mieux les enjeux.
Le chef de l’État n’a- t-il pas suffisamment prouvé son leadership en observant les affaires parlementaires sans interagir ? En réalité, les députés, longtemps taxés de nommés et non élus, viennent de faire preuve de leur bonne foi envers le peuple.

Il n’y a aucun doute que la nouvelle constitution renforcera le contrôle citoyen de l’action gouvernementale et rendra le président du conseil, chef de gouvernement plus redevable envers ceux qui l’ont élu, et par ricochet, envers le peuple. En effet, le régime présidentiel a montré ses limites. Un Premier ministre nommé, redevable plutôt au président de la République qu’au parlement, ne se sent pas obligé de répondre aux convocations des élus du peuple. De même, certains ministres osent ignorer les convocations des députés. Ces écarts sont désormais révolus. Le peuple et ses représentants à l’hémicycle demanderont des comptes au dirigeant de l’exécutif. De plus, les institutions de lutte contre la corruption ont obtenu un mandat renforcé avec la possibilité de s’autosaisir et d’infliger des sanctions aux indélicats. Avec cette nouvelle constitution, c’est le peuple qui gagne, et cela est à mettre à l’actif du président de la République qui a su observer la séparation des pouvoirs et laisser éclore ce projet noble qui fera grandir notre nation et inspirer les autres peuples.
Honte aux gueulards de la toile qui ont fait montre de légèreté et de naïveté indicibles. En tout cas, Félicitations au président de la république et aux députés Togolaise ! bon vent à la nouvelle République !

Aboubacar B. Sylla