Président Du Point Focal De La Chine Au Burkina Faso: La Démocratie Populaire Intégrale Constitue La Marque De Fabrique Du Modèle De Gouvernance Chinoise

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À l’occasion des Deux Sessions 2025, Karim Déméprésident du Point focal de la Chine au Burkina Faso, a accordé une interview écrite à CGTN Français sur de nombreux sujets tels que la démocratie populaire intégrale, les 25 ans du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) et les relations sino-africainesainsi que le « Sud global ». Selon lui, la démocratie populaire intégrale en Chine est un modèle unique qui vise à impliquer activement le peuple dans les décisions politiques tout en garantissant la stabilité et la prospérité du pays. Elle constitue la marque de fabrique du modèle de gouvernance chinois. Le FOCAC a suen 25 ans, tracer les sillons d’une relation de confiance et de développement entre la Chine et l’AfriqueL’Afrique et les pays des BRICS doivent travailler ensemble, dans un esprit de sincérité et de collaboration mutuellement bénéfique, pour assumer leur rôle dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité

Voici l’interview écrite : 

1- En Chine, il existe un concept appelé « démocratie populaire intégrale », qui estsouvent mis en avant lors des grandesréunions politiques appelées les Deux Sessions. Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie et comment il fonctionne en pratique ? 

La démocratie est une valeur commune à toutel’humanité. Pendant que de nombreux pays explorent des voies démocratiques adaptées à leurs conditions nationales (ici au Burkina Faso, on parle d’endogénéiser la démocratie), la Chine, elle propose cette nouvelle approche qui est la démocratie populaire intégrale.

La démocratie populaire intégrale en Chine estun modèle unique qui vise à impliquer activement le peuple dans les décisions politiquestout en garantissant la stabilité et la prospérité du pays. Contrairement aux systèmestraditionnels où la démocratie se limite souvent à des élections périodiques, ce modèle permet uneparticipation continue à tous les niveaux de la société.

Elle constitue la marque de fabrique du modèlede gouvernance chinois. Le président Xi Jinping la qualifie même de « démocratie au sens le plus large, la plus authentique et la plus efficace ».

En Chine, les membres des assembléespopulaires à tous les échelons sont élusdémocratiquement. Ils assument leursresponsabilités devant le peuple et se soumettentà son contrôle. Les représentants des assemblées populaires au niveau des cantons et des districts sont élus directement par le peuple, tandis que les représentants aux niveaux supérieurs sont élus parmi les candidats du niveau immédiatement inférieur.

Les Deux Sessions dont vous faites cas, sont les sessions annuelles de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC) qui offrent au monde une vitrine importante pour observer la démocratie Chinoise. Investis du pouvoir d’État par la Constitution, les députés à l’APN comprennentdes dirigeants chinois, des entrepreneurs, des scientifiques et des présidents d’universités ainsique des coursiers, des agriculteurs et des soudeurs, etc.

En tant que système politique fondamental enChine, le système des assemblées populairespermet aux individus d’être élus comme députésà l’APN. Il faut noter que le Parti communistechinois (PCC) a élevé la philosophie centrée sur l’être humain au rang de principe fondamentalconsistant à « placer le peuple au centre de sespréoccupations » dans la gouvernance nationale.

Contrairement à ce qui se dit par certains qui ne maîtrisent pas le fonctionnement du modèlechinois, ce géant pays a conçu sa démocratiepropre. Celle-ci fonctionne bien et à tous les niveaux et c’est sans doute cela qui lui permet de se développer à cette vitesse exponentielle. 

2-Cette année marque les 25 ans du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC). Selon vous, comment la Chine et les pays africains peuvent-ils mieux partager leurs expériences en matière de gouvernance et apprendre les uns des autres ? Pourquoi est-ce important pour renforcer les liens entre la Chine et l’Afrique et construire un avenir commun ?

La politique d’ouverture de la Chine a favorisé et facilité son rapprochement avec l’Afrique. Enmatière de coopération Sud-Sud, je peuxaffirmer sans risque de me tromper que c’est la plus dynamique dans le monde.

Le FOCAC a su, en 25 ans, tracer les sillonsd’une relation de confiance et de développemententre la Chine et l’Afrique. Les différentssommets du FOCAC qui se sont succédé onttoujours salué cette dynamique coopération.

En 25 ans, la Chine et l’Afrique ont fait preuved’une solidarité tangible face aux défis du développement, de la paix et de la stabilité. Aujourd’hui, la Chine est devenue le partenaireéconomique et commercial le plus important du continent. 

De nombreuses initiatives et investissements ontété réalisés qu’il s’agisse de diplomatie, d’agriculture, de formation, de transferttechnologique, d’infrastructures ou d’échangescommerciaux.

La modernisation du secteur agricole se fait sentir de plus en plus dans bon nombre de pays africains. Dans le domaine sanitaire, la Chine a toujours fait preuve de solidarité envers l’Afriqueface aux défis sanitaires. Cette coopération a étérenforcée par des projets comme la construction du Centre africain de prévention et de contrôledes maladies.

Le dernier sommet du FOCAC, qui s’est tenu du 4 au 6 septembre 2024 à Beijing, a clairementdémontré la solidité des liens entre la Chine et l’Afrique. Les perspectives d’une coopérationplus étroite se dessinent avec des projets concretset un avenir prometteur. Les relations sino-africaines, portées par l’initiative chinoise, ontété élevées au rang de partenariat stratégique global, consolidant ainsi les liens entre les deux régions.

Les plus de 50 milliards de dollars annoncés par le président Xi Jinping pour l’Afrique, destinésaux trois prochaines années, témoignent de l’engagement de la Chine à partager les fruits de sa modernisation. Les dix actions de partenariatdéfinies pour cette période touchent des domaines comme la coopération industrielle, l’interconnexion, les échanges culturels, l’agriculture, le commerce, les énergies vertes et la sécurité commune.

Dans un esprit de solidarité et de confiancemutuelle, la Chine et l’Afrique se sont engagées à affronter ensemble les défis du développement, du changement climatique, et à œuvrer pour le mieux-être de leurs peuples respectifs. 

3-En octobre 2024, le président chinois Xi Jinping a participé à une réunion importante avec les pays des BRICS. Il a parlé de la nécessité pour les pays du « Sud global », dontla Chine et l’Afrique, de s’unir pour avoirplus de poids dans les décisionsinternationalesSelon vous, comment la Chine et l’Afrique peuvent-elles travailler ensemble pour que les pays du Sud aient plus d’influence dans le monde ?

Lorsque vous observez la marche du monde ces dernières années, il est évident que l’hégémonie occidentale, autrefois dominante, est désormais challengé par l’émergence de puissances comme la Chine, l’Inde et d’autres pays des BRICS. Cespays, pris individuellement, sont des géantséconomiques et politiques. Autrefois, on parlaitprincipalement du G8 ou du G20, maisaujourd’hui, les BRICS se sont imposés commeune force incontournable sur la scène mondiale.

En ce qui concerne l’Afrique, vous conviendrez avec moi qu’en termes de potentiel et d’opportunités, elle joue un rôle clé. Il suffit que les dirigeants africains adoptent une approche stratégique et structurelle pour mettre l’Afrique sur la voie du développement et de l’influence mondiale.

L’Afrique et les pays des BRICS doiventtravailler ensemble, dans un esprit de sincérité et de collaboration mutuellement bénéfique, pour assumer leur rôle dans la construction d’unecommunauté de destin pour l’humanité.

Le Forum sino-africain montre déjà les avancéesréalisées dans des secteurs stratégiques. Si cettedynamique se poursuit avec les autres pays des BRICS, l’Afrique retrouvera sa place sur l’échiquier international et pourra participerpleinement aux décisions mondiales. Aujourd’hui, l’Afrique est encore absente des grandes décisions qui régissent le monde, mais une fois que sa voix portera davantage, une alliance BRICS-Afrique pourrait bien redéfinir les règles de la gouvernance mondiale.

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