L’Amour D’Eyadema Pour Le Chiffre 13 : Un Mystère Enfin Levé

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Il est de notoriété publique que tous les rendez-vous du président Gnassingbé Eyadema, l’ancien président du Togo et père de l’actuel président Faure Gnassingbé commençait par 13. Contrairement à une croyance largement répandue, l’attachement du défunt président au chiffre 13 ne découle pas du coup d’État du 13 janvier 1963, qui l’a conduit au pouvoir. Le mystère qui entoure ce chiffre a été levé par Dr Wiyao Evalo, historien et ancien attaché de presse du président Eyadema. C’est au cours d’un colloque organisé ce 3 février 2025 à Lomé à l’occasion des vingt ans après la disparition de l’un des dirigeants les plus marquants du Togo et du continent africain. Cette rencontre, qui a rassemblé universitaires, historiens et personnalités politiques, a permis de revisiter les multiples facettes de l’homme, du militaire au chef d’État, en passant par le médiateur de crises en Afrique.

Parmi les nombreuses révélations faites au cours de cet événement, celle du Dr Wiyao Evalo, historien et ancien attaché de presse du président Eyadema, a particulièrement retenu l’attention. Contrairement à une croyance largement répandue, l’attachement du défunt président au chiffre 13 ne découle pas du coup d’État du 13 janvier 1963, qui l’a conduit au pouvoir.

« Dans l’armée, le numéro matricule est l’identité du soldat. Le numéro matricule du président était 96213. C’est pourquoi il était attaché au chiffre 13, cela n’a rien à voir avec le 13 janvier », a précisé Dr Evalo devant un auditoire attentif.

Une reconnaissance unanime du rôle d’Eyadema en Afrique

Le colloque s’est articulé autour de plusieurs panels abordant les différentes dimensions de la carrière du président togolais.

Le professeur Dandi Gnamou, présidente de la Haute Cour de Justice du Bénin, a mis en lumière le rôle de Gnassingbé Eyadema dans la consolidation de la paix en Afrique.

Le professeur Mamadou Bamba, de l’Université Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, a exploré les relations d’Eyadema avec ses homologues africains.

Le professeur Koffi Bakayota Kpaye, de l’Université de Lomé, a détaillé les efforts de médiation du président togolais dans les crises du Libéria et de la Sierra Leone.

Le second panel a mis en avant le parcours militaire et l’engagement d’Eyadema pour l’intégration régionale. Dr Evalo Wiyao a évoqué son ascension dans l’armée, tandis que le professeur Bernard Tossou Atchrimi a insisté sur son investissement dans le sport comme outil de cohésion nationale.

Des anecdotes révélatrices de la stature du général Eyadema

Dr Evalo a partagé des récits captivants sur le courage et la force physique de l’ancien président. L’une des anecdotes a particulièrement marqué l’auditoire :

« Alors qu’il combattait en Algérie, l’unité d’Eyadema a été encerclée par les forces indépendantistes. Il a tout fait pour protéger ses hommes. Mais au moment où il se retirait, il a été saisi. Grâce à sa force, il a maîtrisé quatre militaires algériens à lui seul. On le cherchait sans succès, jusqu’à ce que le pasteur Roux revienne sur ses pas et le retrouve accroupi sur ces quatre soldats»

Un témoignage qui illustre la détermination et l’engagement d’Eyadema en tant que soldat et chef d’hommes.

Un héritage politique et historique célébré

Le ministre Malick Natchaba des Enseignements supérieurs, dans son allocution d’ouverture, a salué l’héritage laissé par l’ancien président :

« Nous lui serons toujours reconnaissants pour les desseins glorieux qu’il a formés pour le Togo et nous nous engageons à toujours préserver les acquis chèrement obtenus. »

Ce colloque a ainsi permis de rendre un vibrant hommage à un homme dont l’influence a dépassé les frontières du Togo. Son engagement pour la stabilité en Afrique, son leadership et son attachement aux valeurs militaires ont fait de lui une figure incontournable du continent.

Le 5 février 2005, Gnassingbé Eyadema quittait la scène politique après 38 ans à la tête du Togo. Deux décennies plus tard, son empreinte demeure indélébile dans l’histoire de son pays et de l’Afrique.

Albert AGBEKO
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