DIPLOMATIE: FAURE GNASSINGBÉ OU LA MÉDIATION DANS L’ADN
Même ceux qui ne l’ont jamais côtoyé s’inclinent devant son talent de Médiateur inné et incrusté dans ses chromosomes. Car la médiation chez le Président Faure Gnassingbé est une question d’ADN: Bien qu’il puisse être perçu comme étant un leader taciturne, très calme, réservé ou même timide, le Président Faure Gnassingbé a une flamme et une passion intérieures qui le font vraiment briller en matière de médiation diplomatique. À vrai dire, tous les Professeurs de Sciences Po vous diront d’ailleurs que ces traits naturels sont plutôt identiques chez tous les vrais médiateurs et loin d’être des handicaps, constituent plutôt des atouts indéniables pour la réussite des médiations mêmes les plus compliquées. Au-delà de toutes ces vertus, il est façonné dans un milieu retors de la politique (et ce dès sa naissance ) et des finances (de part sa formation) où il est obligé d’être un diplomate d’une autre dimension pour émerger et s’imposer. Et c’est ce qu’il a réussi avec brio. Bien évidemment une chose est de conquérir le pouvoir mais ne dure pas au pouvoir qui veut et n’arrive pas non plus à apaiser son pays et exporter la paix en éteignant des foyers de tensions fumants qui veut.
Et comme de part ces prédispositions naturelles, il est parvenu à être un décideur de premier rang, faisant donc partie du groupe de premières personnalités des Diplomates, le Médiateur Faure Gnassingbé se laisse guider par ses propres principes plutôt que par la logique généralement partagée, par l’excitation dans le cadre de ses explorations personnelles et son sens pratique se basant sur les réalités concrètes du terrain. Et quand il décide d’aller de l’avant, Faure Gnassingbé ne compte que sur l’honneur, la beauté, la morale et la vertu. En bon Médiateur, il est mené par la pureté de son intention, pas par les récompenses ou les punitions (quoique beaucoup demandent maintenant qu’il ferait bien dorénavant d’exiger des contreparties). Et il est fier de cette qualité, et à juste titre, mais tout le monde ne peut malheureusement pas comprendre la motivation qui se cache derrière ces sentiments et cela peut bien évidemment mener à des critiques. Logique, nous sommes sur un terrain politique. Mais il sait comment atteindre ses objectifs.
Les négociations menées à ses côtés en janvier 2013 afin de permettre au Capitaine des Eperviers de l’époque, entré en conflit avec la sélection nationale pour des raisons complexes et compliquées loin d’être sportives, nous ont permis de cerner la dimension combien élevée et la capacité intrinsèque du Médiateur diplomatique qui gisait en lui. Dans les moments très tendus de nos discussions, que ce soit à Accra ou à Lomé, les qualités internes du Médiateur Faure lui ont permis de communiquer en profondeur avec Emmanuel Adebayor et lui exposer ce que le peuple togolais attend de lui, malgré que des informations erronées venant des sources à priori non-douteuses, faisaient croire à ce dernier que sa vie était en danger avec pour preuves le refus d’établissement du bulletin de naissance à sa fille, l’imposition tous azimuts de ses biens et immeubles, des menaces et intimidations de toute part. Le Diplomate Faure lui avait parlé facilement et de façon sincère. Tout en multipliant les métaphores et paraboles tel un poète, il a réussi à créer des symboles lui permettant de faire passer la profondeur de ses idées et de ce qu’il attend de lui.
Résultat, le Capitaine Adebayor a rejoint la sélection et pour la toute première et unique fois, le Togo a atteint le second tour d’une Coupe d’Afrique des Nations éliminant des ogres comme l’Algérie et la Tunisie.
D’aucuns pourraient dire qu’il n’y a rien de plus facile qu’un Chef d’Etat demande à un fils du pays de revenir jouer pour son Équipe nationale. Mais la réalité est toute autre chose et ce n’était pas du tout acquis d’avance.
Mais l’autre grand exploit, qui a fait découvrir la classe, la dextérité et la qualité de Médiateur du Président Faure Gnassingbé à ses pairs s’est produit à Dakar dans la Capitale sénégalaise fin novembre 2014 lors du XVe sommet de la Francophonie en présence d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Nous avions eu l’honneur de faire partie de la délégation officielle et dans la loge de la presse, nous étions ensemble avec des confrères de renom comme Christoph Boisbouvier de RFI, Christian Ebouley de TV5Monde, Christoph Ayad de Libération, etc. Nous étions au deuxième jour du sommet et tout était coincé, prêt à exploser lorsque le moment de trouver un remplaçant à Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) arriva.
En effet, parmi les cinq candidats en lice à la succession de l’ancien Président sénégalais à la tête de l’organisation, figurait l’écrivain diplomate congolais Henri Lopes, à qui le poste « revenait de droit » l’exercice qui était entrain d’aboutir mais qui était recalé au profit d’Abdou Diouf. Ce dernier venait de quitter le pouvoir au Sénégal et afin de démontrer aux autres Chefs d’Etat qu’il y a une vie après le pouvoir, le diplomate congolais fut « supplié » de céder son mandat à Abdou Diouf et qu’au sommet suivant, il pourra le prendre. Et voilà que le moment est arrivé et contre toute attente, la France de François Hollande préfère une candidate de derrière minute: Madame Michaëlle Jean, l’ex-gouverneure générale du Canada.
Cette situation improvisée était considérée comme un affront par le Président congolais Dénis Sassou Nguesso, très décidé à ne pas se faire piétiner et qui a mobilisé «son écurie» poussant le sommet à ne pas désigner le Secrétaire général par consensus mais à passer au vote. Ce qui n’arrangerait pas les affaires de la France. La situation était tendue,et il y avait de l’électricité dans l’air. La France risque de ramasser la grande honte jamais subie. Et il faut sauver le soldat Hollande ! Mais comment faire?
Heureusement, comme les fleurs au printemps, l’affection, la créativité, l’altruisme et l’idéalisme du Président Faure Gnassingbé sont revenus à l’esprit de ses pairs qui l’ont désigné unanimement à œuvrer pour rallier les deux bouts. Tout le monde reconnaît en lui cette capacité à se mettre au-dessus de la mêlée et à être toujours sobre dans ses actes et prises de parole. Peut-être pas avec de la logique populaire et de la légalité à tout pris mais avec une vision du monde qui inspire la paix, la bonne entente, la bonté et la beauté.
Il a fait suspendre la séance, a mis rapidement un dispositif en place, et à multiplier la navette entre les deux « groupes rivaux ». Avec sa grande capacité d’écoute, son sens d’apaisement et sa force de caractère à convaincre, il a oeuvré ardemment pour concilier les positions diamétralement opposées. C’est ainsi que pour une séance prévue pour terminer à 11h GMT, les travaux ont pris fin après 16 heures avec le sourire aux lèvres des organisateurs: le Président togolais Faure Gnassingbé vient de sauver la mise! Autrement, qu’est-ce qu’il devrait se passer? Dieu seul sait! « Dieuredjef (merci en Wolof) mon Président » devrait dire son collègue sénégalais Macky Sall.
Tout ceci pour dire que, pour ceux qui le connaissent de près, il n’est pas étonnant que le Président Faure Gnassingbé réussisse sur le terrain de médiation diplomatique. Car l’homme a des prédispositions intrinsèques pour cela. Et dans le dossier du Mali, il a suffisamment pris du recul et de la hauteur nécessaire pour mériter la confiance des Maliens. Comme s’il savait que les moments difficiles pouvaient être devant. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir? On peut alors dire, sans grand risque de se tromper, qu’il est le seul à comprendre la situation malienne parmi ses pairs et il a toujours œuvré pour que le bâton que la CEDEAO voulait utiliser pour frapper ce pays voisin ne soit pas trop lourd.
Il est constant que ce médiateur est doté de prédispositions hors pair avec bon esprit d’analyse et de synthèse des situations qui lui permettent de cerner les enjeux stratégiques et géopolitiques liés à chaque cas, faisant preuve d’une excellente capacité d’écoute et de communication basée sur la discrétion. Le Chef de l’Etat togolais est une personne éminemment réaliste, capable de prendre des responsabilités et de travailler avec une équipe de diplomates férus au premier rang duquel on peut logiquement citer le Professeur Robert Dussey, le bras diplomatique du Médiateur Faure Gnassingbé. Pour ceux qui ne le savent pas.
Dimas DZIKODO