China UpClose (Suite): Le Centre du Riz Hybride ou Le Centre De Garantie de La Sécurité Alimentaire Mondiale
Développé par le chercheur et académicien chinois, Yuan Longping, surnommé le « père du riz hybride », le riz hybride est une variété cultivée de riz produite par croisement entre différents types de riz. Comme c’est le cas des autres types d’hybrides, le riz hybride présente généralement un phénomène d’hétérosis (ou vigueur hybride) de sorte que, lorsqu’il est cultivé dans les mêmes conditions que les variétés de riz à rendement élevé comparables mais de souche pure, il peut produire des rendements jusqu’à 30 % supérieurs. Les variétés de riz hybrides sont reconnues comme un outil de sécurité alimentaire par la FAO.
Dans les années 1970, Yuan Longping a fait sa découverte fondamentale de la base génétique de l’hétérosis chez le riz. C’était une découverte unique car on pensait auparavant que l’hétérosis n’était pas possible chez les plantes autogames comme le riz. Selon un article du China Daily de 2011, Yuan Longping a créé un nouveau riz hybride qui peut produire 13,9 tonnes de riz à l’hectare. L’agence officielle Xinhua a publié en octobre 2019 que le riz hybride de troisième génération développé par Yuan Longping atteint un rendement final de 1046,3 kg/mu7 soit l’équivalent de 15,7 tonnes de riz à l’hectare.
Le Centre national du riz hybride que nous avons visité est la première institution de recherche scientifique à l’intérieur du pays et à l’étranger, spécialisée dans la recherche et le développement du riz hybride et réalise la sélection, la démonstration et la promotion, la formation internationale et le développement de nouvelles variétés des riz hybrides. À en croire les explications de notre guide, les grains de riz doivent passer par des étapes telles que la sélection des variétés, l’analyse des risques d’invasion d’espèces étrangères et l’approbation, avant d’être cultivées.
A ce jour, une vingtaine de pays africains ont introduit la culture du riz hybride chinois. Lors du Sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique tenu en 2006 à Beijing, la Chine a promis d’établir dix centres de démonstration technique agricole en Afrique. En 2007, la Chine et Madagascar ont lancé un projet de coopération sur la technique agronomique du riz hybride. Pour le moment, selon un bilan établi en décembre 2022, la superficie cumulée de riz hybride promu par la Chine à Madagascar dépasse les 75.000 hectares, avec un rendement moyen d’environ 7,5 tonnes par hectare.
En, en outre, en 2018, le premier village de démonstration du riz destiné à la réduction de la pauvreté a été établi par des experts chinois à Ninga, dans la province burundaise de Kirundo. Le village a cultivé le riz avec succès pendant huit saisons, sur une superficie cumulée de 380,64 hectares, générant une production totale de 4.104 tonnes et une augmentation des revenus moyens par foyer de plus de 9.000 dollars, ce qui a permis de réduire efficacement la pauvreté dans le village.
La Chine continue de fournir un soutien technique agricole aux régions et pays africains qui en ont besoin, aidant à renforcer les capacités agricoles liées au riz hybride et contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté en Afrique.
D’après un expert, la coopération agricole sino-africaine est passée d’une assistance unilatérale à une coopération mutuellement bénéfique, et les modes de coopération ont progressivement évolué de la construction de projets à une combinaison de transfert de technologie et de diverses opérations commerciales, et d’une aide principalement gouvernementale à un soutien gouvernemental et à un investissement privé équilibrés. (À suivre)
Dimas