CHANGEMENT DE CONSTITUTION: LA DÉMARCHE RÉPUBLICAINE RESPECTÉE

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L’Assemblée nationale togolaise a procédé à une majorité écrasante le 25 mars 2024 à la révision de la constitution, instaurant ainsi une cinquième République avec un régime parlementaire au Togo. La procédure prévue par la constitution elle-même a été totalement inclusive et respectée de bout en bout et ceci d’une manière remarquable.

Le vote a eu lieu à l’unanimité presque (89 pour, 1 contre et 1 abstention) et ce n’est plus un sujet à débattre.

Ce que nous devons faire sans nul doute c’est de regarder la réforme avec calme et sérénité sans préjugés et sans se mettre à faire des procès d’intention.

Les Togolais se rappellent que lorsque ce même parlement avait voté pour augmenter le nombre de députés de 91 à 113 il y a quelques semaines, les acteurs politiques et autres citoyens avaient applaudi à se rompre les mains. Personne n’avait dit que ces députés étaient soit disant illégitimes et illégaux. Et d’ailleurs tous les partis politiques, regroupements et listes indépendantes ont postulé pour ces 113 sièges.

Aujourd’hui ces mêmes députés votent la nouvelle constitution et nos amis trouvent maintenant qu’ils sont illégitimes et en fin de législature. Finalement qui trompe qui? Quand ça vous arrange, on dit rien et quand ça ne vous arrange pas on crie au scandale en brandissant la fin de mandat.

Ce changement de régime au fond vise à assurer la stabilité politique tout en permettant une représentativité plus simple. Quand le Président est élu par le parlement, nous abandonnons le schéma d’un leader qui est au centre du jeu et qui décide de tout, tout seul.

Ici, le chef de l’exécutif est élu par les grands électeurs c’est-à-dire les députés. Les passions qui entourent la présidentielle n’y sont plus.

Dire que le régime parlementaire n’est pas effectif en Afrique est un faux problème. Chaque pays a son histoire. Il est temps que nous prenions des initiatives audacieuses pour nous garantir une gouvernance plus équilibrée et plus efficace.

La Constitution n’est pas un texte figé. Ce n’est pas non plus un jouet. C’est un outil majeur pour la vitalité des institutions de la République. C’est en ce sens que cette révision est salutaire.

La VAR a parlé