Industrialisation: Le Togo déroule sa politique de transformation sur place des matières premières
Septième pays producteur d’amande de karité au monde, le Togo produit jusqu’à 25 000 tonnes de ce produit chaque année dont une bonne partie était destinée à l’export, à l’état brut. La Nouvelle industrie oléagineuse du Togo (Nioto) a longtemps servi de point de chute pour des producteurs de karité. Maintenant, une nouvelle unité de transformation du karité voit le jour pour le grand bonheur des acteurs de la filière.
Le 24 février 2023 les autorités ont procédé au lancement d’une usine de beurre de karité située à Gbatopé. L’initiative s’inscrit dans la ligne de la production biologique et équitable des ressources nationales avec des objectifs : un volume de production annuelle de 4 300 tonnes pour un chiffre d’affaires annuel de 7 000 000 d’euros (plus de 4,6 milliards de francs).
La transformation agro-industrielle en première ligne
Dans sa feuille de route 2020-2025, le gouvernement affiche l’ambition de « créer de véritables industries extractives et transformatrices » ou encore de « faire de l’agriculture un véritable moteur de croissance et de création d’emplois ».
Déjà au sein de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) se trouvent des unités de transformation agroalimentaires. Le soja togolais peut alors, et ce depuis 2022, être absorbé jusqu’à hauteur de 240 000 tonnes par an dans l’usine de transformation du soja (d’un coût d’installation de 165 milliards de francs CFA), pour des produits finis tels que l’huile de soja comestible, des gâteaux déshuilés, ou encore la lécithine.
L’ananas, autre produit vedette de l’agriculture togolaise (plus de 44 000 tonnes produites en 2022), est transformée en jus bio par l’usine « Jus délice » qui dispose d’une capacité de traitement de 08 tonnes par jour.
L’agroalimentaire n’est pas le seul concerné par cette dynamique
C’est aussi le coton, un des principaux produits de rente du pays, que les autorités entendent transformer sur place à travers la valorisation de ses coproduits. En outre, l’usine textile de la PIA constitue un bon partenaire pour le coton togolais, avec l’objectif clairement affiché de transformer le coton local en vêtements finis de grande valeur.
Le domaine de la sidérurgie est aussi touché avec une usine de transformation d’aluminium recyclée qui est implantée à Lilikopé (45 km au nord de Lomé). Lancée en décembre 2022, l’usine de production de fonte d’aluminium à partir du recyclage des débris et des déchets d’aluminium dispose d’une capacité de production de 4 000 tonnes par an. L’objectif à terme est d’atteindre une capacité de 2 000 tonnes de fonte d’aluminium produites par mois.