đŸŸ„Ă‰DITORIAL: LA CINQUIÈME RÉPUBLIQUE NOUS OBLIGE À PLUS D’HUMANITÉ, À PLUS D’HUMILITÉ, À PLUS D’ÉLÉGANCES D’ESPRIT

Quand on voit toutes ces catastrophes, toutes ces laideurs morales et sociales qui jonchent la vie, qui barrent la face du monde d’un trait hideux, l’homme a besoin d’un peu d’élĂ©gance et de beautĂ© dans ses façons pour transcender les choses.
En effet, Mesdames et Messieurs, élégance et politique ne sont pas antinomiques ; et cela veut bien dire quelque chose.
La politique et les goĂ»ts et les couleurs sont des domaines oĂč tenir une conversation civilisĂ©e entre personnes que tout ou presque sĂ©pare n’est pas toujours aisĂ©. La religion, les origines sociales, le genre, les affiliations politiques, les conceptions esthĂ©tiques ou morales et mĂȘme les frustrations et autres ressentiments agissant de leurs effets rutilants Ă  mesure qu’ils disconviennent entre eux, d’autant que tout ou presque les sĂ©pare.

Tout sauf l’essentiel, c’est-Ă -dire la permanence du dialogue entre ces personnes, entre les gĂ©nĂ©rations ; ce dialogue, cette conversation qu’elle soit dure et mĂȘme hargneuse, elle doit ĂȘtre intelligemment, Ă©lĂ©gamment poursuivie Ă  travers les Ă©poques en acceptant les divergences de vue. Parce qu’elle est, sinon notre Ăąme mĂȘme, du moins ce qui la rend sensible et digne d’ĂȘtre Ă  la hauteur des dĂ©fis que convoquent les nĂ©cessitĂ©s des Ă©poques et donc des siĂšcles.
Cela veut dire que, pour cela, il faut se prĂ©senter aussi bien dans le fond que dans la forme au meilleur de soi-mĂȘme ; sans vulgaritĂ©, sans extravagance, sans mĂ©pris mais, Ô combien avec tolĂ©rance.
Cela veut dire qu’il faut ĂȘtre sobre, sobre de mots qui blessent, d’idĂ©es qui excluent. Et cette Ă©lĂ©gance lĂ , qui, par ailleurs s’appuie sur le respect de la parole donnĂ©e, est l’expression directe et d’une attitude, d’une certaine maniĂšre de se comporter, de s’exprimer et de se prĂ©senter devant l’autre.

Elle bannit l’idĂ©e de suffisance, de mĂ©pris, de laideur comportementale et convoque une certaine idĂ©e de l’homme. Car, ce qui doit importer Ă  tous, c’est seulement ce qui augmente notre sentiment de la dignitĂ© de l’autre ; en somme de la dignitĂ© des hommes.
C’est la claire rĂ©ponse de ce qui préémine tout le reste. C’est la claire et explicite injonction de la notion d’humilitĂ© et du respect de l’autre, qui nous signifie notre condition de fragilitĂ© et notre Ă©tat d’ĂȘtres imparfaits -en dĂ©pit du fait que nous sommes dans un monde oĂč ce qui importe Ă  quelques-uns, c’est qu’un homme ait Ă©tĂ© moindre ou plus grand qu’un autre, plus fort et plus riche qu’un autre- est qu’un homme est un homme et que si tout Ă©tait exactement mis Ă  nu, personne n’oserait regarder personne, et par l’équivalence Ă©vidente des faiblesses, tout le monde, en silence, se contenterait tristement des siennes ainsi exposĂ©es.

À dire vrai, c’est exactement ce Ă  quoi nous convie la cinquiĂšme RĂ©publique. Elle nous exhorte Ă  plonger en nous et Ă  exalter dans notre Ăąme de quoi oser et approfondir cette ardeur, cet instinct expĂ©rimental, c’est-Ă -dire cette volontĂ© d’innovations rĂ©flĂ©chies, de combinaisons et de solutions audacieuses qui ont fait l’éloquence Ă  travers le monde de notre fantastique rĂ©silience.
Il fallait bien que les expĂ©riences les plus hardies fussent tentĂ©es et que ce qui en ressortira fĂ»t soumis Ă  fixer la plus volatile des essences : le simple bon sens qui puisse nous rĂ©unir autour d’une seule nĂ©cessitĂ© : notre bonheur national. Cette idĂ©e chĂšre Ă  l’ÉVIDENCE FAURE, si prĂ©cieuse Ă  ses FAUREMIDABILITÉS, Ă  savoir :
l’homme d’abord, ensuite l’homme encore et toujours au cƓur de tout, oui la place de l’humain au centre de sa politique de dĂ©veloppement, comme le rappelait superbement l’autre hier, Ă  l’occasion de la clĂŽture du Forum rĂ©gional des organisations de la sociĂ©tĂ© civile en Afrique de l’Ouest et du Centre, la Grande Citoyenne d’Etat, et ministre secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la prĂ©sidence, l’efficiente Sandra Ablamba JOHNSON.

Le GCE Cyr ADOMAYAKPOR