La Diplomatie Chinoise Et La Communauté D’Avenir Partagé Pour L’Humanité

Du 14 au 18 avril, le président chinois Xi Jinping est en visite d’État au Vietnam, en Malaisie et au Cambodge. La Chine ne ménage pas d’effort pour bâtir une coopération de voisinage fraternel, amical et prospère avec ses voisins. Elle prône les valeurs asiatiques de paix, de coopération, de solidarité, d’ouverture et d’inclusivité et une cohabitation respectant les intérêts de chaque partie. La diplomatie de bon voisinage de la Chine s’inscrit en droite ligne des idéaux des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Dans le sillage des visites d’État du président Xi Jinping au Vietnam, en Malaisie et au Cambodge, CGTN Français a organisé une table ronde avec des personnalités d’horizons divers autour des sujets comme les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, le Sud global et les relations Chine-Afrique.
71 ans après la proclamation des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, la Chine a su en faire des valeurs essentielles dans sa coopération avec le reste du monde. Au-delà de la Chine, ces principes guident de grands ensembles régionaux dans leur volonté d’agir en toute solidarité face aux défis communs. Au regard de la situation internationale actuelle, la nécessité et l’importance de respecter les Cinq Principes de la Coexistence pacifique se pose avec acuité. Pour M. Isaac Bazié, professeur à l’Université du Québec à Montréal et fondateur de l’Institut des études afro-asiatiques et internationales (AFRASI) à Ouagadougou, au Burkina Faso, il est urgent de rappeler ces principes qui concernent la question du respect mutuel, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, la non-agression, la non-ingérence dans les affaires internes des pays, l’égalité dans la poursuite des intérêts, l’égalité et les avantages mutuels dans un principe de co-dépendance, la question de la coexistence pacifique. « Nous sommes interdépendants. Il est important de mettre de l’avant des mécanismes qui permettent que nous assurions un contexte pacifique et que l’esprit qui est celui du consensus et de la recherche mutuelle, d’un cadre favorable au développement de tous, que cet esprit qui est quand même très présent dans les cultures asiatiques et dans les cultures africaines, soit mis de l’avant », a déclaré pr Bazié.
Pour sa part, Wu Zexian, commentateur de CGTN Français, a soutenu que les Cinq Principes de la Coexistence pacifique sont aujourd’hui particulièrement valables pour bien gérer les relations internationales d’autant plus que certains pays veulent toujours appliquer la loi du plus fort. À l’entendre, il faut promouvoir les Cinq Principes de la Coexistence pacifique parce que les pays du monde constituent finalement une communauté de destin. « Donc, nous sommes condamnés à vivre ensemble, en solidarité, en coopération. On ne peut pas se lancer dans des confrontations, dans des rivalités. Avec les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, nous pouvons nous opposer à l’hégémonisme, à la politique du puissant, au découplage et à la rupture pour que notre monde puisse constituer effectivement une communauté de destin, ou une communauté d’avenir partagé », a souligné Wu Zexian.

Quant au responsable du magazine panafricain « Le Label diplomatique », président du Caucus panafricain des Journalistes, Héribert-Label Élisée Adjovi, il a relevé que les Cinq Principes ont permis d’asseoir des relations de respect mutuel. « Ce qui veut dire tout simplement que si les États, quelle que soit leur taille, se respectent mutuellement, respectent leur souveraineté et travaillent de concert à construire une communauté d’avenir partagé, on se retrouverait dans un monde de paix et de sécurité, et la Chine en la matière, en tant que deuxième puissance économique mondiale, donne l’exemple », a-t-il dit.
Dimas Dzikodo, directeur de publication du journal togolais « Forum de la semaine » a laissé entendre que les principes portés et défendus par la Chine ont eu un impact plus que capital dans la relation entre les peuples africain et chinois. « Cela a permis le développement de plusieurs pays africains avec l’apport de l’expertise, de la technologie et du financement de la Chine, et ceci dans le respect mutuel », a affirmé le journaliste togolais. Mamadou Ciré Baldé, journaliste de Vision Guinée, a argué que dans le contexte actuel où le monde est de plus en plus marqué par les rivalités géopolitiques, les crises multiples et les tensions internationales, le respect des Cinq Principes de la Coexistence pacifique est d’une importance capitale pour bâtir un ordre mondial plus équilibré, fondé sur la paix et la coopération entre les peuples.
Le Sud global, une plate-forme importante
S’il y a bien une plate-forme qui permet de promouvoir les idéaux des Cinq Principes, c’est bel et bien le Sud global. La coopération entre les pays du Sud global du pays s’est renforcée au fil des années autour des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Autour de ces idéaux, le Sud global a su imprimer une dimension multipolaire aux relations internationales. Certes, les penchants isolationnistes, protectionnistes et unilatérales continuent d’entraver la coopération internationale basée sur le respect mutuel et la consultation, mais la voix du Sud global est plus que jamais audible sur l’échiquier mondial. Le Sud global représente aujourd’hui plus de 40% de l’économie mondiale et contribue à hauteur de 80% à la croissance mondiale, devenant un acteur clé pour sauvegarder la paix, orienter le développement et promouvoir la gouvernance mondiale.
De l’avis de Monsieur Isaac Bazié, les rapports de force changent et le Sud global, dans ce sens, a un rôle important à jouer et de manière inclusive, parce qu’il ne s’agit pas d’opposer, de créer des grands blocs qui s’opposent et s’excluent. « Ce serait contraire même à l’esprit de fraternité, de solidarité et de communauté de destin qui doit dominer les relations internationales. Donc il s’agit plutôt de s’allier pour créer les conditions nécessaires à l’émergence d’économies fortes et de cultures alternatives capables d’aider non seulement les pays du Sud global à se déployer et à atteindre leur épanouissement, mais par le fait même à contribuer au développement et au mieux-être de toute l’humanité », a-t-il détaillé.

Selon Darwis Khudori, enseignant-chercheur à l’Université Le Havre Normandie, initiateur et coordinateur des réseaux Esprit Bandung et cofondateur de l’institut AFRASI, bon nombre de pays du Sud global ne sont pas encore souverains dans des domaines comme la science et la technologie, la finance, l’information et la communication, les armements et l’accès aux matières premières. Face à cette situation, les pays du Sud global n’ont d’autre choix que de coopérer. « Il faut collaborer. Il faut que les pays du Sud, Afrique, Asie, Amérique latine et les pays non occidentaux de façon générale collaborent sur les cinq points que je viens d’énumérer », a émis le Prof. Khudori.
Pour Wu Zexian, les pays du Sud global peuvent bien coopérer dans la mesure où la plus grande puissance dans ce monde veut se découper du reste du monde. « Tous ces pays du Sud peuvent très bien se soutenir sur les grands dossiers internationaux. Tous ces pays du Sud peuvent coopérer effectivement avec des résultats précis, concrets, sur le plan économique. Il existe aujourd’hui déjà beaucoup de plateformes de coopération pour les pays du Sud. Vous avez, par exemple, les BRICS », a-t-il confié. M. Wu a cité le cas de la Chine qui a créé des plateformes bilatérales et multilatérales avec d’autres partenaires. Il s’agit, par exemple, du Forum sur la Coopération Chine-Afrique, du Forum Chine-CELAC (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes), le Forum sur la Coopération sino-arabe. « La Chine a aussi un mécanisme de coopération qui est très, très efficace avec l’ASEAN. La Chine a aussi lancé l’Initiative ‘la Ceinture et la Route‘. Il y a déjà plus de 150 pays, plus de 30 organisations internationales qui ont adhéré à cette initiative de coopération. Donc, pour les pays du Sud, les opportunités sont nombreuses. L’avenir est toujours prometteur, malgré les défis sérieux auxquels on doit résister », a soutenu Wu Zexian.
Carine Pierrette Zongo, journaliste à Filinfos (Burkina Faso), a déclaré qu’il est impératif de renforcer la cohésion entre les nations du Sud pour peser davantage sur la scène internationale. À l’entendre, les organisations régionales et alliances stratégiques comme les BRICS, l’Union africaine, l’ASEAN ou le G77 jouent un rôle clé dans cette dynamique. Quant à Fyfy Solange Tangamu du Forum des AS en République Démocratique du Congo, elle a fait savoir que les pays du Sud global doivent se soutenir à travers des plateformes comme « la Ceinture et la Route » initiée par la Chine. Pour elle, des cadres de rencontres tels que le FOCAC, les BRICS sont des opportunités pour les pays du Sud global d’échanger, de partager afin d’avancer dans leur coopération.
Une coopération Chine-Afrique exemplaire
Dans le prolongement des relations entre les pays du Sud global, la Chine a su asseoir une coopération fraternelle, amicale, solidaire et exemplaire avec l’Afrique. À travers le FOCAC, la Chine et l’Afrique ont su bâtir une relation de respect et de confiance mutuels qui profite au développement des deux parties. En septembre 2024, lors du 9e sommet du FOCAC, les relations sino-africaines ont été érigées au rang de partenariat stratégique global pour bâtir une communauté d’avenir partagé. L’avenir des relations sino-africaines recèle donc des perspectives intéressantes.
Le commentateur de CGTN Français, Wu Zexian, a déclaré que depuis le début de ce siècle, la coopération entre la Chine et l’Afrique marche dans une nouvelle étape avec la création du Forum sur la coopération Chine-Afrique. La coopération entre les deux parties a engrangé des résultats tangibles sur le terrain. « Il suffit de voir tous ces résultats de coopération, tous ces projets réalisés dans le cadre de coopération entre la Chine et l’Afrique. Vous savez par exemple le chemin de fer Mombasa-Nairobi, le chemin de fer Addis-Abeba-Djiboui. Ce sont des exemples parmi beaucoup d’autres. L’année dernière, les deux parties ont défini les plans de coopération pour les trois ans à venir. C’était sous le titre de dix Actions de partenariats. Il y a eu des propositions, des idées précises, ce ne sont pas des propositions qui resteront sur les papiers », a énuméré M. Wu. Selon lui, il y a un suivi effectif mené par les deux parties pour que toutes les propositions soient réalisées concrètement sur le terrain.
Pour Gérard Njoya, rédacteur en chef à l’Actu Chine-Cameroon, qu’il s’agisse du développement économique et social en Afrique ou de la défense des intérêts africains au niveau international, la Chine se montre très solidaire, et ce suivant les principes de la coexistence pacifique qui encadrent sa coopération avec l’Afrique. Fatou Ndiaye, journaliste de Sud Quotidien au Sénégal, a soutenu qu’il est important de bâtir des relations basées sur la confiance et le respect mutuel. Selon elle, la Chine et les pays africains doivent mieux se connaître, ce qui pourra accroître les opportunités pour une coopération durable.
La politique étrangère de la Chine s’inscrit pleinement dans la logique des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, du multilatéralisme, du respect de la souveraineté et du dialogue coopératif, reflétant ainsi profondément la vision commune d’un monde harmonieux et uni. C’est dire combien l’idéal d’un monde rassemblé autour des idéaux de la paix, de la coopération internationale fondée sur le multilatéralisme, la souveraineté, le dialogue et le respect mutuel est le souhait ardent de la grande majorité.
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(Photo : VCG)